Intégration à l'architecture

École secondaire du Coteau, Mascouche

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Aluminium, 2,4 x 3,5 x 4,9 m

 

Dans le cadre de ce projet d’intégration de l’art à l’architecture, j’ai voulu m’intéresser au lieu d’intervention – l’école secondaire du Coteau – en tant que conduit social. Pour les jeunes étudiants, l’école constitue un lieu de passage dédié à leur formation académique et personnelle où s’effectue, en continu, un transfert d’énergie entre ses différents acteurs. Enseignants, élèves, intervenants, techniciens et administrateurs gravitent autour d’un objectif commun : offrir aux nouvelles générations l’occasion de s’épanouir à travers des expériences en communauté. Cette proposition agit tel un catalyseur dans l’architecture sociale à travers laquelle ils évoluent, en les invitant à interrompre le flux perpétuel de mouvement et de sollicitation pour emprunter le détour proposé par sa structure.

L’œuvre se veut un lieu ouvert et simple : les élèves peuvent s’y déplacer ou s’y arrêter en cours de route. La courbe est composée de tuyaux d’aluminium aux diamètres variés, cintrés à différents rayons de courbure selon un cercle d’extrusion de vingt-cinq pieds de circonférence. La sculpture trouve sa particularité dans l’intégration de tuyaux supplémentaires qui servent de bancs de manière discrète, tout au long de sa forme intérieure. Deux chemins minéraux dans l’axe de la courbe sont suggérés en tant que vases communicants aux pavés qui mènent à l’école.

Pour l’aspect global, j’ai privilégié une forme simple de grande échelle qui offre la particularité de se déployer autant dans son aspect extérieur qu’intérieur. À la manière d’un petit tunnel ou d’un abri, elle propose une traversée autant qu’une halte : les bancs intégrés à sa forme permettent d’accueillir au-delà de quinze personnes assises à la fois.

Ce projet est porté par les idées fortes qui traversent ma création depuis une dizaine d’années. On y retrouve mon intérêt pour l’accumulation, l’utilisation de produits provenant de l’industrie et une attention particulière au langage de chaque matériau. Comme dans le cas de plusieurs de mes installations, Vecteur social poursuit le principe de construire une forme unique avec un élément répété afin de créer un environnement. Dans ce cas-ci, il s’intègre en interrompant l’ensemble des lignes droites de l’architecture de l’école. Les tuyaux d’aluminium se déclinent de manière inhabituelle et monumentale pour se métamorphoser en un habitacle social à l’échelle de l’institution.

Vecteur social est aussi un lieu de vie privilégié, utilisé par chacun pour devenir un espace commun propice à la détente et à la sociabilité. Tournée vers l’humain, cette proposition est guidée par un désir de désacraliser l’œuvre d’art et de l’ancrer de manière pragmatique dans le quotidien.

Notre société accorde énormément d’importance à la performance en général, incluant la performance académique. Cependant, nous savons très bien que le passage à l’adolescence est synonyme de développement social. Dans le contexte actuel, nous savons également à quel point leur développement social a été grandement affecté. À ce niveau, il est difficile de ne pas sourire face au titre de cette œuvre et de sa signification. Comme dans plusieurs de mes installations éphémères, dont certaines réalisées en collaboration avec Justin Duchesneau, il s’agit ici d’un micro environnement qui incite au recueillement, tel un abri ou un refuge, qu’il soit fréquenté seul ou à plusieurs. L’installation devient vivante avec la présence humaine. Cette caractéristique l’apparente grandement à l’architecture, même s’il ne s’agit pas d’un endroit purement fonctionnel. Elle fait partie de l’école tout en étant à l’extérieur de celle-ci. Elle peut aussi devenir un point de rendez-vous.

 

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