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MIGRATIONS SÉDENTAIRE | 2018

Caravanes récupérées, acier récupéré, acier, étais,
palettes récupérées, objets divers
4,90 x 5,35 x 18,2 mètres
Factatory, Lyon, France

Commissaires : Marthe Carrier et Chloé Grondeau pour Conversations (Lyon / Montréal).

Projet de la galerie B-312.
Merci au conseil des arts du Québec
Crédits photo : David Desaleux, Philippe Allard

Intervention in situ spécialement conçue pour l’exposition collective CONVERSATIONS et le lieu spécifique qui l’accueille : le terrain en friche de La Factatory à Lyon, investi par la galerie d’art Tator. Migration sédentaire est une œuvre inédite qui prend la forme d’un espace de vie fictif et symbolique constitué de différentes unités. Entre architecture et sculpture, ces modules sont disposés en tant qu’installation artistique participative, permettant au public de les parcourir et de se les approprier, afin de générer une réflexion et une expérimentation physique de notre rapport à l’architecture temporaire, en lien avec les enjeux de migration et d’accueil actuels.

Intitulé Migration sédentaire, le projet s’inscrit à la suite de mes projets réalisés Forêt et Escales sonores dans leur esprit de microarchitecture (images #3,7 et 8). Je souhaite amener plus loin ma création en mobilisant sculpture et architecture pour concevoir un espace de vie implanté au cœur d’un espace artistique, mais aussi au cœur d’une grande métropole urbaine française, sur un territoire laissé en friche et investi par une résidence d’artiste qui invite à réinventer notre rapport à l’espace, à l’urbanisme et au potentiel artistique de transformation des lieux grâce à des projets variés.

Voici donc une série d’unités d’habitations temporaires inusitées qui ont comme particularité d’être aériennes. Ces unités sont composées comme autant de cellules surélevées par des poteaux, afin de donner une certaine hauteur à l’usager. Elles sont érigées à une hauteur substantielle, à la manière d’abris, rappelant encore des cabanes. Il s’agit d’une zone architecturale médiane, pensée comme un espace actif sans être fonctionnel, mais toutefois traversé et vécu, humanisé et expérimenté concrètement pour incarner un lieu de conversation métaphorique. Je m’appuie pour cela sur le principe de convertir quelques habitacles déjà existants en cabanes temporaires. L’aspect des abris temporaires qui s’élèvent sur le terrain en friche se veut en écho avec le parcours et la situation des migrants, particulièrement en France. Au delà de cette approche, élever ces formes architecturales est un processus pour générer une différente perspective du monde environnant et renvoyer à une réalité élargie à l’habitat comme évocation du géopolitique. L’abri de fortune s’en trouve au moins partiellement transfiguré, tout en maintenant une familiarité avec ces habitations temporaires qui sont utilisées par les réfugiés dans des contextes de migration. Cet espace évoque également la situation de réfugiés climatiques avec l’utilisation de pieux et poteaux, à la manière de pilotis rappelant la montée du niveau des océans dans de nombreuses zones fragilisées par le réchauffement global. Considérant que l’art contemporain est influencé à une certaine mesure, comme tout mode de créativité, par les grands événements géopolitiques, il m’apparaît nécessaire dans ce projet de l’exprimer à l’aide de symboles actuels véhiculés par le monde médiatique et politique. Mon projet propose ainsi une réflexion nécessaire sur un enjeu politique des plus actuels, en Europe tout particulièrement, et sur les conditions vécues par les immigrants et les réfugiés.

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